« Le château d’Andlau, ou plutôt, cette « Ruisine à rêves » avec ses deux « cheminées-donjons » tendues vers le ciel. Deux bras levés, qui tentent d’arracher le lourd vaisseau de pierres à sa déclinante condition. Ces capteurs d’énergies célestes observés de la plaine, appartiennent comme le Mont Sainte Odile ou le Haut-Koenigsbourg, à la ligne d’horizon alsacienne.
Ces tours, peut-être trop vues, usées par les regards et le temps, furent récemment menacées de disparaître à jamais dans l’indifférence des nombreux randonneurs, qui lors de leur tournée dominicale, honorent le site.
Ce n’était qu’au prix d’une action sans relâche au cours de la décennie écoulée, que l’association des amis du château d’Andlau a put susciter un regain d’intérêt pour ces pierres assemblées. Aux patientes consolidations des murs ont succédées d’artistiques initiatives, tantôt musicales, tantôt plastiques.
Faire vivre ces vestiges, dépasser la vision romantique, leur donner un nouvel usage, contribuer à la vie de la cité, tel est le … projet.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le travail de Marie Dréa, ou plutôt qu’il a trouvé son « Terreau ».
Doit-on parler de photographies en ce qui concerne ce travail, tant la composition emprunte sans cesse au graphisme, au tracé. L’image en l’occurrence devient écriture. Chaque photographie est un récit, qui cependant ne doit pas occulter l’histoire, que nous narre ces vues. Histoire brève certes (celle d’un été 2006), mais marquante, car elle nous parle de libération.
Dès les premières illustrations, il n’y a pas de doutes, nous sommes en présence d’un chantier, une gangue d’acier ceinture, emprisonne une partie du monument.
Les objets ensuite apparaissent (sacs de sable, gants, sceau, échafaudages). Ils sont emprunts, par leur présentation, d’une forte charge onirique. Mais ils signalent aussi une présence humaine, qui finie, dans l’ordre de succession des vues, par se manifester.
Dès lors, s’opère une transformation. Celle de la restauration des tours, mais aussi de leur libération de l’étau métallique. L’intervention humaine, souvent porteuse de destructions est ici gage d’avenir. Quel plus beau message ! »
Cette exposition organisés par l’association des amis du château d’Andlau et la Médiathèque de Barr est visible du 4 au 30 mars 2016 à la Médiathèque de Barr, 34 avenue des Vosges aux horaires d’ouverture.
(mardi : 15h à 19h, mercredi : 10h à 12h et 14h à 19h, vendredi : 15h à 20h et samedi : 10h à 12h)
Le mercredi 23 mars 2016 à 20H aura lieu une conférence de Georges Bischoff, professeur à l’université de Strasbourg intitulé « Quand et comment sont morts les châteaux-forts ? »